Afrique
Souvent, à peine âgées de 10 ans, les filles de ménage en Afrique traversent un véritable chemin de croix. Faute de législation claire à ce sujet, elles sont pour la plupart sujettes aux pires traitements dans l’exercice de leur métier.
Titi n’avait que 10 ans lorsqu’elle a été envoyée par sa mère dans une agence de placement de personnel domestique. La gamine est envoyée dans une famille où elle subira des horreurs. “J‘étais tout le temps battue par ma patronne, même pour avoir cassé une assiette”, raconte-t-elle à la Fondation Thompson Reuters.
Même si aujourd’hui, à 14 ans, elle estime avoir été employée par une famille “plus gentille”, elle continue de travailler 18 heures par jour dans le nettoyage, la cuisine et la garde des enfants. Sans les coups de ceinture.
Une charge de travail disproportionnelle au salaire qu’elle reçoit : 33 dollars (environ 16 500 francs CFA) par mois, sans primes ni autres avantages. En Côte d’Ivoire, les employeurs ne font pas mieux. Mariatou est employée depuis deux ans dans une famille moyenne dans la commune de Koumassi.
Alors qu’elle a en charge le ménage, la lessive, la garde des enfants et toutes les courses de la maison, elle ne reçoit par mois que 20 000 francs de salaire. Pourtant, cette somme s’avère parfois plus élevée que ce que reçoivent certaines filles de ménage. En dépit du Smig (Salaire moyen interconventionnel) fixé à 60 000 francs CFA, peu sont celles qui peuvent se targuer d‘être payées à ce salaire.
Pour les plus chanceuses, elles doivent obtenir un emploi chez les expatriés et autres cadres pour espérer prétendre à ce salaire.
Au Cameroun, les réalités sont les mêmes. Les salaires oscillent eux-aussi entre 15 000 et 30 000 chez la classe moyenne tandis que les plus aisés déboursent entre 60 000 et 100 000 francs pour s’offrir les services d’une fille de ménage.
Défaut de législation et d’organisation
Les exemples en Afrique sont légions. Car, en plus du manque de législation encadrant le travail des filles de ménage, ces dernières sont pour la plupart analphabètes et issues de milieux défavorisés. Elles sont du coup mal informées sur leurs droits, mais aussi mal organisées.
Toutefois, certains pays comme la République du Congo se posent en exemple parmi ces mauvais élèves. Une fille de ménage dans la ville de Pointe-Noire, la capitale économique était payée au minimum à 40 000 francs CFA par la classe moyenne et pouvait exiger jusqu‘à 150 000 francs de salaire et plus, chez les plus aisées alors que le Smig est fixé à 100 750 francs dans le pays.
Mais, avec la chute des cours du pétrole et des matières premières en général, la situation des filles de ménage pourrait s’empirer, craignent les ONG et défenseur des droits de l’homme.
En attendant, en Tanzanie où la pratique se mêle au travail des enfants, l’ONG Wotesawa (littéralement “tous égaux” en swahili”) lutte pour que les employées de maison soient informées de leurs droits et puissent les revendiquer.
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